Concours d’idées – Habitat passif ligérien
Lieu : Gizeux, (57)
Maitrise d’ouvrage : PNR Loire Anjou Touraine
Maitrise d’oeuvre: Claire Chollet – Cécile Leroux
Estimation des travaux: 1000 € HT/m², soit 860 000€ HT pour 6 logements
Surface: 860m² pour 6 logements neufs + 2 logements réhabilités
Calendrier: décembre 2010
Mission: concours

L’enjeu de ce projet est de proposer des nouveaux modes d’habiter requestionnant le « vivre ensemble » en milieu rural : favoriser l’arrivée de nouvelles populations, et en accompagner le vieillissement des habitants dans la commune de Gizeux. Ainsi, il s’agit de redynamiser le village par une stratégie de confortement du bourg, via la reconquête de fonds de parcelles, en contrepoint des logiques pavillonnaires qui régissent souvent le développement des petites communes.

Respect du patrimoine bâti : la réinterprétation de la typologie de la cour
L’observation du territoire de Gizeux et notamment les caractéristiques de l’impasse des Goupillaux proche du site, a mis en avant l’existence d’une morphologie d’habitat rural intéressante: plusieurs maisons articulées autour d’une cour. Nous reprenons dans ce projet cette unité de voisinage, où espaces partagés et espaces privatifs coexistent, en organisant les logements autour de deux cours. La diversité des typologies organise une mixité intergénérationnelle dans chacune des unités accueillant aussi bien des personnes âgées que des familles. Notre projet propose également la réhabilitation de bâtis existants pour y créer 2 logements, et une surface commerciale. Chaque logement possède un box de garage (appropriable en atelier par exemple) et une place en surface ; l’usage de la voiture à Gizeux, commune encore éloignée des pôles économiques, étant une condition de l’accueil de nouveaux habitants.

Une juste densité en milieu rural
Avec un coefficient d’emprise au sol proche de celui du hameau des Goupillaux (40% CES), notre projet répond d’abord à l’enjeu de la densité juste et nécessaire. En effet, il s’agit de concilier les atouts de la vie rurale à ceux d’une densification raisonnée d’un village : habiter dans un logement assez grand, se sentir autonome tout en étant inclus dans un voisinage, être proche de la campagne… La pertinence de ce projet réside en sa capacité à envisager tout à la fois une juste convivialité mais aussi une juste distance, la possibilité de pratiques mutualisées mais aussi des usages confidentiels, une échelle bâtie raisonnée s’inscrivant dans un contexte de bourg mais aussi une proposition de densité et de compacité durables.

Une liaison entre le bourg et la campagne environnante
La place du Boeuf Couronné est réaménagée et confortée comme coeur de bourg, par une mise en valeur des façades des maisons, un travail sur les revêtements permettant une cohabitation pacifiée entre piétons et voitures. L’implantation urbaine, à travers la succession des cours, depuis le bourg au sud vers les pâturages au nord, donne à lire la profondeur de la parcelle et fait lien vers le réseau de balades sur les chemins de faluns.
La typologie d’habitat proposée -une unité de 3 logements- offre une richesse de surfaces d’échanges et de convivialités. Elle amène également des réponses pertinentes d’un point de vue éco-énergétique, grâce à sa compacité, son système constructif et ses matériaux simples, son linéaire de façade sud, ainsi que le l’intégration de serres comme potentiel énergétique et d’espace.

La serre comme un outil de l’habitat passif.
D’un point de vue énergétique, elle se présente comme un espace tampon réduisant des dépenses énergétiques du logement.
L’alternance des serres traversantes et des volumes isolés des logements met en contact les logements et les murs mono brique, dont l’inertie permet de déphaser les gains solaires apportés par les serres.
En hiver, les gains solaires sont tels qu’on ne chauffe pratiquement pas la maison (poêle à bois en appoint et VMC double flux préchauffant l’air). En été, la serre, notamment par des châssis en toiture, permet la ventilation de toute la maison.
Au nord, les déperditions thermiques de la serre sont contrôlées grâce à des portes isolées pouvant former un volume tampon. De même, dans les logements, les salles de bains et les WC font office de volume tampon pour le froid.
La serre comme espace « en plus », convivial et évolutif
En terme d’usage, au delà de l’intérêt thermique, chaque serre offre une surface potentielle pour des extensions de l’habitat (ajout d’une chambre, d’un bureau…) selon les moments de la vie d’un foyer.
La serre se place ici comme le moyen d’offrir un espace supplémentaire peu coûteux aux logements. Elle se définit comme un prolongement de l’espace intérieur privatif, propre à de multiples usages, en transition avec les jardins extérieurs, tournés vers la convivialité.