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Contexte :

L’opération est située au nord-est du quartier de la « Chesnaie » à Saint-Nazaire, qui a fait l’objet d’une vaste opération de renouvellement urbain (ANRU) visant à modifier durablement l’image de ces grands ensembles de logements sociaux.
L’opération de résidentialisation «les jardins de l’Alhambra » s’inscrit dans ce cadre opératoire et concerne deux bâtiments, une tour et un linéaire, ainsi que les espaces extérieurs attenants.
En préalable, l’équipe a été missionnée pour réaliser une étude urbaine afin d’identifier les priorités d’intervention sur le site au regard du contexte urbain élargi, des projets en cours dans le quartier à plus ou moins long terme.
 
La demande :

L’objectif du projet de résidentialisation était en premier lieu de requalifier les espaces extérieurs, stationnements et cheminements piétons, et de conforter l’adressage des bâtiments vis à vis de la rue, dans un souci de clarté entre espaces privés et espaces publics. Celui du projet de réhabilitation était de renforcer l’isolation thermique (par l’extérieur) des bâtiments existants.

Le projet mis en place par DLW architectes et La Terre Ferme paysagistes, envisage une démarche globale basée sur la ré-appropriation par les habitants des espaces extérieurs, jusque là inutilisés, et de leur lieu de vie en général.
Elle a été mise en place depuis le démarrage des études (consultation des habitants) et s’est traduite dans les principes d’aménagement et de réhabilitation jusqu’à la mise en œuvre du projet lors du chantier (matériaux) mais également après la réalisation par un accompagnement et un atelier avec les habitants.
 
 

 
 
Le projet :
 
De la rue au logement – Les objectifs du projet d’aménagement :

– La requalification des abords coté rue afin d’apporter une image valorisante et améliorer les conditions d’adressage des 2 bâtiments.
Un espace de seuil est aménagé vers chaque entrée, selon un traitement de sol en enrobé matricé se connectant de façon évidente à la rue. Il est pensé comme lieu d’usages partagés : circulation piétonne et voiture, stationnements. Des bosquets clos accompagnent ces accès de leur couvert pour mettre en évidence les entrées, espaces ouverts dans un écrin végétal. Ils permettent par ailleurs que les logements en r-de-ch. bénéficient d’une vue agréable tout en les mettant à distance des espaces passants.

– La reconquête de la grande pièce de pleine terre entre les 2 bâtiments, comme lieu d’agréments et de parcours en lien avec les logements : La Clairière centrale.
La voiture est éloignée en lisière, pour laisser place à ce nouveau jardin. De petits éléments annexes (boxes, abri de jardins, gradins) réalisés en constructions légères bois viennent structurer les parcours et les seuils. Ils apportent une échelle domestique à l’opération et créaient une enceinte construite contribuant à ceinturer l’espace de la grande clairière centrale.

La notion de résidentialisation est pensée au delà de la dualité public/privé comme une progression successive vers l’espace privé passant par l’espace paysager au cœur du projet. Celui-ci devient un espace réellement partagé, nouveau lieu des possibles.
Le projet paysager porté par La Terre Ferme vient appuyer ce principe, car si la clairière centrale est pensée comme un espace de jeu volontairement vide, les jardins clos en périphérie accueillent des plantes comestibles qui invitent à la cueillette.

Du logement au jardin – Le projet de réhabilitation :

Au delà des travaux d’isolation par l’extérieur des façades, l’intervention sur les bâtiments existants propose de poursuivre cette démarche en travaillant avant tout le lien entre les logements et l’extérieur :
Les r-de-ch. anciennement occupés par des garages sont transformés en logements (accessibles PMR) avec accès direct par des jardins privatifs. Des entrées secondaires aux cages d’escaliers sont aménagées côté jardin dans le prolongement des cheminements piétons venant des stationnements.
Les logements aux étages sont dotés d’extensions autoportantes en structure bois sur 5 niveaux venant doubler la surface des balcons existants et offrant un rapport privilégier au jardin central.
 

 
 
Construire intelligemment :

Même si le but du projet était de changer de manière significative la perception de cet ensemble de logements, cela s’est fait avec une attitude respectueuse, en tirant parti des éléments présents sur le site. C’est le cas pour l’espace de pleine terre central qui a été revalorisé, mais également pour les zones de stationnements périphériques existantes. Une grande partie de ces stationnements ont été conservés à l’identique (juste remis à neuf), dans une volonté d’économie de moyen. L’enrobé des voiries démolies a, quant à lui, servi pour remonter un mur de soutènement afin de créer une noue hors sol. Cette logique de recyclage a également été appliquée pour confectionner le paillage des plantations, réalisé avec le broyat des arbres existants coupés dans le cadre du projet.

La gestion des eaux de ruissellement a fait l’objet d’une réflexion sur l’ensemble des espaces extérieurs pour bénéficier aux plantations : création de noues plantées pour les parkings et récupération des eaux pluviales des garages et celliers extérieurs pour alimenter les jardins attenants.
Cette volonté de construire un projet durable se traduit aussi bien dans les matériaux de construction des éléments bâtis (structure bois et bardage bois naturel) que dans la logique d’aménagement des espaces paysagers et plus particulièrement des bosquets clos, autosuffisants, ne nécessitant qu’un entretien sommaire, sans utilisation de produits chimiques ou intervention lourde du gestionnaire.
 

 
 
Après le projet :

Afin de faciliter l’appropriation et la connaissance de leur nouveau lieu de vie, La Terre Ferme a mis en place un atelier avec les habitants afin de présenter le nouveau jardin réalisé. Ils ont appris à connaître les plantes qui les entourent en déposant des panneaux dans chaque bosquet, ont été initié aux plaisirs de la cueillette et ont cuisiné ensembles avec les fruits et légumes ramassés.
Ce moment d’échange autour d’un grignotage convivial a regroupé, le temps d’une journée, aussi bien habitants, que maître d’ouvrage et maître d’œuvre. A l’issue de celle-ci, un herbier des plantes du jardin à été réalisé avec les enfants ayant participé à l’atelier.