Urban Tidal Range
Concours d’idées Europan 9
Ville durable et nouveaux espaces publics

Lieu : Ottignies, Belgique
Maître d’ouvrage : Europan – PUCA
Architectes : Hélène Gasnier, Boris Nauleau, Cédric Smal
Paysagiste associé : Raphaël Padiou
Designer associé : Mathieu Théaudin
Calendrier : 2007
Surfaces : –
Coût travaux : –
Mission : Concours d’idées

 

 

 

CONCOURS D’IDEES EUROPAN 9 :

Ville durable et nouveaux espaces publics
Thème : réseaux en mouvement
Etude de définition urbaine pour la restructuration du quartier de la gare et la création d’un nouveau quartier de logement

DE LA RECOMPOSITION DU BOULEVARD URBAIN
A LA PRAIRIE HABITEE

Le développement de la ville d’Ottignies est caractéristique de nombreuses villes suburbaines : un centre plus ou moins constitué, la dispersion de zones pavillonnaires et la présence marquée des réseaux viaires. Dans ce paysage diffus, des axes forts de constitutions urbaines et paysagères émergent ( voirie, chemin de fer, rivière de la Dyle).
Notre démarche s’appuie sur les dynamiques de cohérences territoriales initiées par la commune pour tisser des liens entre l’hyper centre et les lotissements alentour (opération coeur de ville) en mettant en résonance ces émergences structurelles.
Une nouvelle répartition des flux (routiers, cycles et piétons) paraît alors nécessaire. Elle s’appuie sur la présence de chemins existants, multipliés pour le projet, composant un tissage structurel depuis les voiries jusqu’aux espaces naturels qui les entourent. Cette nouvelle structure de la ville vient se doubler d’une stratégie d’implantation programmatique qui crée volontairement une hiérarchisation des différents espaces publics : suréquipement du boulevard urbain et espaces naturels appropriables à proximité des logements, les prairies habitées.
Ce maillage complexe liant éléments naturels, espaces publics et réseaux, prend toute sa valeur au niveau de la place de la gare, véritable belvédère projectuel du renouveau d’Ottignies.

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DU RESEAU A LA RUE, DE LA RUE AU CHAMP

En assumant le mode de développement linéaire d’Ottignies, nous proposons de requalifier le boulevard Albert 1er afin qu’il devienne le vecteur de développement de la ville.
Nouvel espace public valorisé, le boulevard s’élargit pour être retraité intégralement à l’échelle du piéton. Support de multiples activités telles que commerces de proximité, équipements et espaces naturels, le boulevard permet le croisement des habitants (échelle locale) et des navetteurs (échelle nationale). Il perd sa valeur de réseau pour devenir espace public à part entière, tissant un lien physique et programmatique entre les zones bâties dispersées sur le territoire.
Le Boulevard ainsi redéfini permet un nouveau maillage complexe des espaces et réseaux, démultiplié dans le trois dimensions : des venelles partent chercher les logements et l’espace naturel autour de la Dyle, des souterrains et des passerelles connectent le boulevard à la future gare de bus, au parking, au bois et aux
chemins piétonniers déjà existants.
Ainsi, le boulevard autrefois dédié au réseau viaire et coupé par le réseau ferroviaire devient l’espace public majeur, lieu de vie pour les habitants et les navetteurs.
L’enclavement de la gare était un problème majeur d’Ottignies. De façon à s’intégrer au boulevard, elle disparaît et disperse les fonctions qu’elle abrite. Ici, le navetteur arrivera directement dans la ville, sur l’espace public dans le prolongement du quai. Celui-ci devient un nouveau type de trottoir urbain allant au delà de la logique traditionnelle de discontinuités : réseau ferroviaire – gare – rue.
Les aménagements prévus dans le prolongement des quais, Kiosques et U-tubes (éléments génériques abritants les programmes de la gare) s’insèrent dans un paysage végétalisé, vitrine du caractère naturel de la ville d’Ottignies.
URBANITE DE L’HABITAT, ENTRE VILLE ET NATURE

L’urbanisation d’Ottignies le long de son réseau routier, a laissé de larges bandes non construites entre les structures viaires. Ces espaces médians peu ou pas utilisés, n’ont souvent pas de fonction propre.
Le principe des prairies urbaines propose de les urbaniser de façon mesurée : densification limitée et préservation des qualités naturelles.
La prairie située entre le boulevard Albert 1er et la rue des combattants doit servir dans un premier temps de parking temporaire afin de désengorger le parking de la gare pendant la durée de ses travaux. Des venelles sont créées afin de relier cette espace naturel au boulevard.
Ainsi, la future Prairie habitée se retrouve à la fois en contact avec le boulevard et ses services et l’espace naturel de la Dyle.
La trame du parking va servir de support et de délimitation aux futures constructions. Ce support régulier va permettre d’une part, de ménager des espaces naturels, les prairies urbaines; d’autre part, de structurer l’implantation des logements diversifiés, favorisant une mixité sociale.
La typologie de ces constructions à patios orientés vers l’intérieur instaure un rapport du particulier au collectif : habitations – patios – prairies, qui favorise l’appropriation spontanée de ces grands jardins partagés.
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Ce nouveau schéma urbain est une alternative aux lotissements. Il permet de répondre à plusieurs demandes. Logements à faible coût accessibles aux populations ayant des difficultés à se loger par la simplicité constructive et la faible taille des parcelles.
Cet habitat individualisé est à la fois proche de la nature et à proximité d’un espace public majeur.
L’approche veut instaurer de nouveaux rapports de voisinage passant par une gestion discutée des espaces appropriables où l’habitant est partie prenante dans la constitution de l’espace public.
NOUVEAUX ESPACES PUBLICS

La dispersion des zones urbanisées propre aux villes suburbaines comme Ottignies entraîne en parallèle
une diffusion des moyens de traitement des espaces publics qui sont souvent de qualité moindre, reflet d’une logique de construction de l’habitat individualiste niant la relation habitants-espaces publics.
Afin d’y remedier, nous proposons une stratégie s’appuyant sur deux axes forts.
D’une part, un Boulevard vecteur ; concentration de services, de moyens, et d’équipements
sur un seul axe de développement, le boulevard Albert 1er.
D’autre part, des Prairies Urbaines ; espaces publics naturels appropriables au traitement minimal dédiées aux logements situés à proximité.
Le Boulevard central, espace urbain longiligne et suréquipé peut être qualifié d’espace public « MAXI ».
Espace passant, circulant, il est lieu de transit devant gérer des flux diversifiés. Réfléchi, dessiné et construit, il favorise les interactions entre le bâti et la pluralité des espaces publics.
Reflet d’une voloné. politique et économique de requalification d’un nouveau centre ville, il favorise l’implantation de services, de bureaux, et de commerces, à l’échelle des enjeux liés à l’arrivée du RER.
Les Prairies Urbaines, espaces publics naturels dépouillés de tout artifice, font quant à elle l’objet d’une intervention volontairement « MINI », visant à favoriser leur appropriation. Délimitées, bornées, elles ne sont que la résultante des bâtiments qui les entourent. Vierges de toutes constructions, leur qualité première est d’être appropriable par les habitants grâce à leur totipotence. Leur finalité est le regroupement, en permettant les relations inter-voisinage.
De façon à stimuler l’appropriation par les habitants, un élément de base (un mât en bois) est dispersé et multiplié dans l’espace. Selon leur nombre et leur disposition, ces mâts peuvent être le support d’activités diverses et variées (lampadaire, abri, but de foot, …)

L’opposition volontaire de ces deux types d’espaces publics permet de répondre aux besoins diversifiés des utilisateurs de la ville : habitants, navetteurs ou transitaires, et de créer des interactions et des flux entre ces différents espaces, du particulier au très public.

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