Structuring landscape
Concours d’idées Europan 7
Challenge sub-urbain: intensités et diversités résidentielles
Lieu : La Union, Murcia, Espagne
Maître d’ouvrage : Europan – PUCA
Architecte : Cédric Smal
Calendrier : 2003
Surfaces : –
Coût travaux : –
Mission : Concours d’idées
CONCOURS D’IDEES EUROPAN 7 :
Challenge sub-urbain : intensités et diversités résidentielles
Thème : Explorer les limites urbanisées
Etude de définition urbaine pour la création d’un nouveau quartier de ville durable
NATURE HABITEE
Entre ville et montagne, le site est un vaste territoire naturel. Il est séparé du centre de La Union par la voie ferrée. Sur les hauteurs, des anciennes installations minières dominent par leur présence.
Dans ce paysage à la végétation sauvage, la ville construite s’arrête. Seuls les murs périphériques des anciennes installations industrielles tranchent le territoire.
En s’interrogeant sur le thème de la nature habitée, c’est plus une démarche pour le développement de la ville qui est proposée qu’un projet global pour l’urbanisation de ce site. Basée sur une volonté d’équilibre entre les zones construites et les zones naturelles elle met en place un outil de construction de la ville dans le temps qui prend la forme concrète d’enceintes bâties clairement délimitées.
Celles-ci « s’accrochent » au centre-ville en intégrant des bâtiments existants et viennent délimiter de espaces à urbaniser dans ce noman’s land naturel en créant un lien entre ville et nature jusqu’alors inexistant.
Ces poches urbanisables sont directement inspirées des enclaves industrielles présentent sur le site. Elles sont délimitées par des murs qui créaient de nouvelles perspectives vers la montagne.
Elles permettent de préserver à terme des espaces naturels interstitiels et de prolonger la structure de la ville en traitant ponctuellement le problème de la traversée de la voie ferrée.
La délimitation d’un périmètre bâti dans un espace naturel a pour but de créer un cadre de vie spatialement limité. On définit ainsi des unités de voisinage dans lesquelles l’importance des espaces publics, exclusivement piétons, favorise le développement des liens sociaux et la diversité des usages.
Ainsi, chaque habitant bénéficie d’un lien direct avec un espace public central mais aussi avec un espace naturel périphérique à l’extérieur de l’enceinte.
Cette volonté de créer des zones d’urbanisation limitées et de restreindre le nombre de logements construits à terme, est basée sur la théorie du « groupe critique » développée par Yona Friedman dans son ouvrage Utopies réalisables, ceci dans un souci d’autogestion et de potentiel de développement des interactions entre habitants.
Chaque unité s’apparente finalement à un « hameau » constitué autour d’un espace public et d’un équipement majeur, relié au centre de La Union et entouré d’espaces naturels. L’enceinte qui l’entoure, réalisée en premier lieu, a pour but de limiter son extension sur les espaces naturels et de favoriser la recherche d’une certaine densité.
LA CONSTRUCTION DE LA VILLE DANS LE TEMPS
La construction d’un nouveau quartier de ville doit prendre en compte la multiplicité des acteurs qui interviennent, ainsi que le temps relativement long de sa mise en place. On se retrouve souvent dans des situations intermédiaires où les premiers habitants côtoient des chantiers en cours et vivent dans des zones urbaines difficilement appropriables puisqu’en construction, sans même un espace public achevé.
La démarche proposée permet de prendre en compte ces deux facteurs et d’obtenir une vraie diversité des programmes et des constructions.
Le choix du nombre et de la disposition des différentes enceintes à bâtir permet de projeter et de définir une densité globale acceptable pour ce site en limitant les zones construites au final. Chaque unité peut être réalisée et se développée indépendamment des autres, dans un temps et avec des conditions différentes.
A l’intérieur de chacune de ces zones, se construit un paysage en mouvement qui commence par la délimitation de parcelles par les murs périphériques, d’abord attribuées à des jardins (1er pas dans l’appropriation de la nature par l’homme), puis la construction des premiers équipements, espaces publics et logements collectifs (intervention des acteurs publics) qui permettent ensuite l’urbanisation des parcelles restantes (lots libres – intervention des acteurs privés) selon les opportunités.
L’ensemble du site se bâtira ainsi petit à petit et constituera un paysage particulier, une mise en valeur du rapport de la ville avec la nature.
LES COLLECTIFS
Des bâtiment-nefs, réinterprétation des bâtiments industriels existants, encadrent les espaces publics et permettent de structurer l’évolution des zones urbanisées. Ils assurent la cohérence du projet urbain tout comme les murs d’enceinte auxquels ils sont associés.
Ils sont pensés selon un principe de couverture et de façades perméables.
Les vides qui sont laissés entre les blocs de logements et la peau du bâtiment, deviennent autant d’espaces interstitiels, prolongements extérieurs protégés de l’habitation. Leur statut varie du privé au public (balcons et terrasses privatifs / circulations et solariums communs) afin de proposer des lieux permettant une interaction sociale à l’échelle du bâtiment.
Les façades en tôle perforées sont un filtre entre l’intérieur des logements et l’extérieur aussi bien solaire que de l’ordre de l’usage, créant un seuil entre les espaces publics et les espaces partagés au sein de l’immeuble.
Selon l’orientation, ces façades permettent de faire bénéficier aux logements d’un système de double peau en profitant du soleil ou en s’en protégeant, selon les orientations (tôle perforée ou jardin d’hiver).